Dans la commune de Cendajuru, Province de Cankuzo (Est du Burundi), ACORD Burundi a lancé, dans le cadre du programme TAPSA II, une initiative de renforcement de la production agricole dans les collines de Kigarika, Nyakuguma, Gisoro et Twinkwavu. Ce projet met un accent particulier sur l'importance du bananier en tant que levier pour la sécurité alimentaire et pour augmenter les revenus des ménages locaux.
Une Formation pour Maximiser la Production de Bananes
ACORD Burundi a mis en place un programme de formation destiné aux leaders agriculteurs afin de produire beaucoup de rejets de bananier dépourvus de maladies à partir d’un petit nombre de chromes de bananier et d'améliorer les techniques de production et de plantation Cette initiative vise à doter les agriculteurs de compétences essentielles pour augmenter les rendements et encourager l’esprit de coopération au sein des communautés rurales. Les bénéficiaires apprennent à former des équipes de producteurs capables de vendre des rejets à d'autres agriculteurs, créant ainsi un cercle vertueux de partage de connaissances et de ressources.
Le Bananier : Un Pilier de l'Économie Locale
Le bananier offre de nombreux avantages aux agriculteurs de la région. Non seulement il constitue un aliment de base consommé cru ou cuit, mais il est également une source de revenus importante. Le jus de banane, notamment, est très pris lors des fêtes locales. En outre, les feuilles debananier sont utilisées pour le paillage, l’alimentation du bétail à partir de ses pseudotroncs, matière première dans le compostage en tas de surface et en fosse et la fabrication de sachets biodégradables, renforçant ainsi l'importance de cette plante dans la vie quotidienne des habitants.
Un Espoir pour l'Avenir
Ciza Albert, un agriculteur de la colline Kigarika, marié et père de trois enfants, témoigne des bénéfices de cette formation :« Grâce à cette formation, j'ai appris à produire des rejets de bananier sains et leurs plantation. Cette technique nous a agréablement impressionnées par sa méthode de multiplication rapide de beaucoup de rejets en cas d’insuffisance du matériel végétal. Nous sommes encore en phase d’expérimentation, avec les rejets en pépinières. Je suis optimiste que cela va améliorer ma récolte et mes revenus. Avant, j’avais des difficultés à nourrir ma famille, mais maintenant, j'espère pouvoir vendre le surplus de régimes de bananes sur le marché et subvenir aux besoins de mon ménage. »
Des Défis à Surmonter
Malgré ces avantages, la culture du bananier fait face à plusieurs défis. L'un des plus importants est la propagation de la maladie virale BXW, qui affecte gravement les plantations. De plus, le vieillissement des variétés locales cultivées et l'accès limité à de nouvelles variétés plus performantes (Sohoka unkorere, Fia) posent également des difficultés. Beaucoup d'agriculteurs manquent encore de connaissances sur l’itinéraire technique de cette culture.
Un Engagement pour l'Agriculture Durable
Les agriculteurs de la région sont enthousiastes face à cette initiative, percevant en elle une opportunité d'améliorer leur production et de renforcer leur autonomie économique. Avec un soutien continu, le bananier pourrait devenir un pilier essentiel de leur subsistance, tout en contribuant à une agriculture durable et respectueuse de l'environnement.
Avec le soutien du Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement (CCFD –Terre Solidaire) et de l'Agence Française de Développement (AFD), Le Programme TAPSA mis en œuvre par ACORD Burundi en commune Cendajuru met en lumière le rôle stratégique du bananier dans le développement agricole. En promouvant cette culture, non seulement il renforce la sécurité alimentaire des ménages locales, mais il prépare également un avenir économique plus stable pour les familles rurales.